Bourse soutenue par la Croix-Rouge andorrane

 

La Fondation Croix-Rouge française a décidé de s’associer à la Croix-Rouge andorrane pour lancer un appel à candidatures pour une bourse postdoctorale sur la mesure et l’amélioration de l’efficacité des formations aux premiers secours. Véritable référence en la matière, la Croix-Rouge andorrane est l’une des premières sociétés nationales à avoir formé une génération entière de jeunes citoyens, à travers le système scolaire. Le programme scientifique présenté ci-après bénéficie de son expertise et de celle du Global first aid reference centre (Centre Mondial de Référence des Premiers Secours, GFARC), un centre international initié par la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et hébergé à Paris par la Croix-Rouge française. Sa mission est de favoriser la collaboration et le partage de bonnes pratiques entre les sociétés nationales du Mouvement Croix-Rouge dans le domaine des premiers secours afin d’innover, expérimenter, développer des connaissances et diffuser les bonnes pratiques parmi les membres du Mouvement. La collaboration sur ce sujet avec la Croix-Rouge française, auxiliaire des pouvoirs publics dans le domaine de la sécurité civile, est particulièrement importante, dans la mesure où cette dernière propose des programmes de formation innovants à plusieurs échelons (moniteurs, instructeurs) et pour plusieurs types de publics, sur le territoire français comme à l’étranger (137 479 personnes formées par la Croix-Rouge française en 2017). Son expertise est reconnue depuis plus de 150 ans grâce à des formations innovantes et inscrites dans une démarche d’amélioration continue centrée sur l’apprenant.

Contexte

Chaque année, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge forment plus de 15 millions de personnes aux premiers secours. En cas de catastrophe ou d’urgence, le premier intervenant est plus susceptible d’être un voisin, un ami ou un membre de la famille. Lorsque cette personne connaît les premiers secours, la souffrance peut être réduite et des vies peuvent être sauvées. L’intervention de cette personne en cas de catastrophe ou d’urgence dépend de nombreux facteurs, dont le profil des victimes, le contexte de la situation d’urgence et la confiance de l’intervenant dans ses propres compétences en matière de premiers secours. Les recommandations internationales sur les premiers secours et la réanimation[1], publiées par le GFARC, s’appuient sur deux décennies de preuves empiriques et plus de 100 ans d’expérience dans le domaine des premiers secours dans différents contextes. L’un des objectifs de cette publication est d’améliorer la qualité de la formation aux premiers secours pour différents types de publics. L’édition 2016 du guide conclut notamment que davantage de recherche est nécessaire pour fournir des données plus solides sur les meilleurs moyens d’améliorer l’efficacité de la formation aux premiers secours.

À cette fin, « les Sociétés nationales sont incitées à trouver des moyens pour tester l’efficacité de leur formation en secourisme, soit en mesurant l’auto-suffisance de tous les apprenants avant et après leur formation, soit en entreprenant des études empiriques sur la santé des communautés dans les zones où elles dispensent leur formation. »[2] Le GFARC coordonne actuellement un projet avec un certain nombre de Sociétés nationales pour remédier à ce manque de données dans le cadre d’un processus où un groupe de travail s’efforce de déterminer quelles techniques pédagogiques ou quels types d’apprentissage peuvent accroître la confiance et la volonté des participants à la formation en secourisme.

Objectifs

L’objectif de la recherche sera le suivant : comment l’issue d’une formation peut varier au regard  de l’engagement et de la responsabilité des formateurs et vis-à-vis des changements qu’ils cherchent à engendrer chez les apprenants ? Il s’agira également de comprendre comment ces éléments peuvent être appliqués à la pratique pour améliorer l’efficacité des formations. La recherche abordera la question suivante :

Outre les connaissances et les compétences, quelles capacités les formateurs estiment-ils devoir développer chez leurs apprenants?

Un outil sera conçu pour mesurer les éléments choisis en réalisant des enquêtes avant et après la formation. La recherche établira une mesure de base. Il s’agira par ailleurs de répondre aux questions suivantes :

  1. Ces éléments sont-ils comparables aux concepts d’évaluation utilisés par d’autres secouristes et chercheurs (tels que la confiance, la volonté ou la propension accrue à agir) ?
  2. Pourraient-ils participer à l’amélioration des programmes des secouristes ?
  3. Les formateurs modifient-ils leur pratique pour aider à améliorer les résultats des apprenants ?

En utilisant les formateurs pour identifier les résultats, cette recherche s’appuie sur des études existantes qui ont utilisé des activités imposées pour tester un résultat spécifique préétabli. Cette approche est novatrice car, contrairement aux études précédentes, elle explore les motivations et les attentes des formateurs dans leur prestation. L’hypothèse est que l’appropriation par les formateurs des résultats de la formation peut faciliter un ajustement de leurs pratiques (méthodologies ou contenu) propice à aider les apprenants à atteindre les résultats souhaités.


[1] Global First Aid Reference Centre (2016) International first aid and resuscitation guidelines (IFARG), 40 p.

[2] Ibid.

Zone géographique de recherche

Cette recherche sera réalisée en France. Les résultats de certaines études comparatives réalisées dans d’autres pays pourront être ajoutés à ceux de cette recherche.

Méthodologie et résultats attendus

Parmi les méthodologies possibles, celle qui semble répondre au mieux aux objectifs de la recherche est une démarche combinant observation participante, entretiens et questionnaires auprès d’un groupe choisi de formateurs.

Le chercheur pourra par exemple animer des ateliers avec un petit groupe de formateurs afin d’identifier quels résultats sont les plus importants pour eux ; en posant des questions aux formateurs destinées notamment à comprendre pourquoi ils forment les gens aux premiers secours et quels changements ils espèrent voir chez les apprenants pendant la durée de leurs cours (outre l’acquisition de connaissances et compétences).

Le chercheur travaillera ensuite à concevoir un outil permettant de mesurer les résultats. Il observera les formateurs durant leurs cours pour la conception et les tests de l’outil de mesure, et pour déterminer comment les formateurs modifient leur pratique pendant les cours.

Enfin, le chercheur déterminera comment les données peuvent être utilisées à des fins d’amélioration de la formation et l’élaboration de nouvelles directives.

Ce cadre méthodologique n’est pas restrictif et d’autres démarches peuvent être présentées tant qu’elles permettent de formuler des recommandations sur la base d’un échantillon représentatif.

Bourse postdoctorale

Montant : 17 000 €

Dates clés :

• 18 sept. 2018 : lancement de l’appel
• 17 oct. (minuit) : clôture des candidatures
• 25 octobre : annonce des résultats
• 26-30 oct. : signature charte/convention
• 1er-15 nov. 2018 : début des recherches
• 1er nov. 2019 : rendu des livrables

Thèmes :

• Formation
• Education
• Secourisme
• Premiers secours
• Urgence