A l’occasion de la 5ème conférence de l’International humanitarian studies association (IHSA) qui a eu lieu du 27 au 29 août à l’Institute of International Social Studies (ISS) de La Haye aux Pays-Bas, la Fondation Croix-Rouge française a animé une table ronde pour présenter la version française du guide Fieldwork Research in Complex, Remote and Hazardous Places[1] (Recommandations sécuritaires à l’usage des chercheurs en terrains complexes, isolés ou dangereux) publié en 2016 par l’ISS.

La table ronde de présentation du guide le 29 août à La Haye

Poursuivant sa mission de valorisation de la francophonie et le soutien à la diversité linguistique dans la recherche sur l’action humanitaire, la Fondation a souhaité traduire ce guide afin qu’il puisse servir au plus grand nombre. Il fait désormais partie de l’ensemble des dispositifs mis en place par la Fondation pour accompagner au mieux les lauréats de ses bourses de recherche durant leur travail de terrain. Cette version française a été agrémentée de contributions des chercheurs boursiers de la Fondation, illustrant quelques points concrets par des témoignages et conseils tirés de leur propre expérience. L’objectif de ces témoignages est d’aider les lecteurs à contextualiser et donc à mieux comprendre encore les situations de risque pour ensuite s’emparer des recommandations présentées dans cet ouvrage.

 

A La Haye, le panel a réuni deux coauteurs de la version originale du guide, à savoir Dorothea Hilhorst, professeure d’aide et reconstruction humanitaire, et Rodrigo Mena, chercheur socio-environnemental actuellement impliqué dans le projet « When disasters meet conflict », tous deux à l’ISS. Virginie Troit, directrice générale de la Fondation Croix-Rouge française, a présenté son objet, ses ambitions et ses activités. Puis Vincent Léger, chargé de recherche à la Fondation, est revenu plus en détail sur les questionnements qui ont jalonné la Fondation depuis sa création à propos de la sécurité des chercheurs soutenus et exerçant sur des terrains difficiles.

 

Des échanges avec le public ont ensuite mené la discussion tout d’abord vers la question de savoir ce qu’est un lieu complexe, distant et dangereux. Il fut souligné qu’il n’existe pas d’endroit naturellement dangereux, que la dangerosité d’un lieu dépend de ce qui s’y passe. Mais cela nécessite de bien le connaitre, d’imaginer ce qui pourrait arriver et de se préparer. En cela ce guide est très utile, car il aborde un large éventail de considérations de sécurité spécifiques posées par la recherche sur le terrain et propose un ensemble de directives éthiques et pratiques pour aider les chercheurs à gérer leur propre sécurité, tant préventive que réactive.

 

En second lieu, les échanges ont permis de souligner une autre qualité du guide,  celle d’aborder la sécurité des chercheurs par l’éthique de la recherche, avant de présenter un certain nombre de mesures concrètes et une méthode d’évaluation des risques. Cette approche par l’éthique a au moins deux avantages : ne pas réduire la sécurité à une simple question de pratiques, de mesures préventives et réactives, et considérer la dangerosité du travail de terrain non seulement pour les chercheurs mais aussi pour les parties prenantes, en particulier les populations vulnérables.  

 

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[1] Hilhorst, D.J.M, Hodgson, L, Jansen, B.J, & Mena Fluhmann, R.A. (2016). Security guidelines for field research in complex, remote and hazardous places. The Hague: International Institute of Social Studies. Ce manuel a vu le jour dans le cadre du programme de recherche « Quand les catastrophes rencontrent les conflits », financé par l’Organisation néerlandaise pour la recherche académique (Netherlands Organisation of Academic Research, NWO).