La Direction des activités bénévoles et de l’engagement (DABE) de la Croix-Rouge française anime un réseau de 60 000 bénévoles œuvrant sur le territoire national, dans l’action sociale, l’urgence et le secourisme. La Croix-Rouge française, au plus près du terrain et des bénévoles, finance en 2018 une bourse postdoctorale de recherche sur la place de l’aide alimentaire dans le parcours migratoire des primo-arrivants en France métropolitaine. Explications de Simon Cahen, directeur adjoint de la DABE.

 

Vous venez de lancer, avec la Fondation Croix-Rouge française, un appel à candidatures pour une bourse de recherche postdoctorale. Qu’est-ce qui a motivé votre décision de soutenir la recherche à travers l’attribution de cette bourse ?

 

Simon Cahen : Sur chaque territoire, nos bénévoles cherchent à répondre aux besoins sociaux saillants. Notre rôle en tant que direction nationale est de les accompagner au quotidien, de repérer les bonnes pratiques, de capitaliser et d’essaimer. Nous sommes donc des témoins attentifs et privilégiés des nouveaux besoins qui émergent en France. Et notre mission est aussi de proposer à notre réseau de nouveaux projets à développer pour y faire face.

Ainsi, afin de développer notre capacité à faire face à ces besoins apparus récemment, nous avons souhaité développer une action de soutien à la recherche afin de nourrir notre réflexion et guider notre prise de décision. En l’occurrence, nous avons fait le choix de travailler sur la question « aide alimentaire et migrations ».

 

Quelles sont vos attentes quant à cette recherche sur le thème « Aide alimentaire et migrations » ? Comment capitaliserez-vous sur ses résultats pour améliorer votre action au quotidien ?


SC : Cumulant précarité sociale et vulnérabilité liées à la migration ou à l’exil, les populations migrantes apparaissent particulièrement fragiles. Leurs conditions de vie, leurs conditions matérielles ou encore leurs habitudes culturelles constituent un vrai défi à l’adoption d’une alimentation suffisante, saine et équilibrée… avec des répercussions possibles sur leur état de santé. De surcroît, nous avons le sentiment que les manières de s’alimenter, ainsi que les privations des personnes primo-arrivantes en France peuvent différer si la migration s’est effectuée seul(e), en couple ou en famille.

Notre objectif est donc simple : mieux comprendre ces populations, leurs besoins et leurs usages de l’aide alimentaire aujourd’hui pour mieux répondre à leurs besoins demain.

 

La Fondation propose de faire bénéficier les acteurs de la solidarité des savoir-faire et des compétences d’analyse des chercheurs. Comment voyez-vous votre collaboration d’une manière plus générale avec la Fondation ?

 

SC : De par la nature même de notre métier, nous travaillons dans l’urgence permanente et proposons des réponses aux sollicitations quotidiennes de notre réseau. En initiant cette collaboration avec la Fondation, nous souhaitons au contraire prendre le temps de réfléchir à certains grands sujets au cœur de notre action et pouvoir entreprendre une analyse approfondie, peut-être avec plusieurs recherches consécutives gravitant autour du même sujet sur plusieurs années. Ce qui est certain, c’est que nous avons besoin de nous nourrir et de nourrir les réflexions que portent les bénévoles de la Croix-Rouge française !

 

Consultez le titre de la recherche sélectionnée pour financement par la Fondation et la Croix-Rouge française en cliquant ici

 

Crédit photo : D. Pazery (Croix-Rouge française)