La sociologue, professeure à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Tania Angeloff, est intervenue lors d’un atelier « Genre et Diversité » à la Direction des Relations et des Opérations Internationales de la Croix-Rouge française au mois de mars dernier. La Fondation y participait.

Si le sexe a longtemps été employé en faisant référence à la différence biologique, le genre est le terme communément employé, depuis la Quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes à Pékin en 1995, pour souligner une construction sociale des sexes autour de la définition des rôles masculins et féminins. C’est la raison pour laquelle on parle de « construction sociale des sexes (ou du genre) » ainsi que de « rapports sociaux de sexes ». Les sciences sociales voient donc les rapports entre les femmes et les hommes avant tout d’un point de vue social, sans dénier pour autant l’inscription d’un genre dans le corps.

Cette perspective permet de noter que les valeurs féminines sont globalement dévalorisées et que les valeurs masculines sont globalement valorisées, et de considérer le genre comme un invariant culturel mais qui se décline spécifiquement dans chaque culture. Le concept de genre vise également à souligner que l’égalité en matière de genre ne vise pas seulement les femmes, mais comporte une dimension intrinsèquement relationnelle, entre les hommes et les femmes, ainsi qu’à l’intérieur du groupe des femmes et du groupe des hommes. Le genre est donc central pour appréhender l’ensemble des inégalités. Lorsque l’on parle de hiérarchie, l’on parle d’inégalités. Le concept d’intersectionnalité désigne cette intrication d’inégalités.

Durant cet échange, Tania Angeloff a donné de la profondeur à la notion de genre, de plus en plus institutionnalisée dans les organisations humanitaires, tout en incitant les opérateurs à mener un travail de réflexivité face à cette notion, en tant qu’organisation, mais également en tant qu’individus.

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