A l’occasion de son 5ème séminaire annuel, organisé en 2018 à Yaoundé, la Fondation Croix-Rouge française a rassemblé les 14 et 15 novembre 2018 plus de 80 parties prenantes de l’action humanitaire au Cameroun. Ces séminaires sont au cœur de sa mission, à savoir créer un espace de débat et une interface entre organisations internationales, ONG, associations, pouvoirs publics et universitaires. Objectif d’autant plus important que de telles occasions de rencontres et de réflexions sont rares au Cameroun, pays marqué par des crises humanitaires multiples et protéiformes.

 

« Les débats et discussions sur l’action humanitaire sont rares, car les humanitaires n’ont pas le temps de s’arrêter, de réfléchir aux orientations à prendre, aux changements d’environnement qui nécessitent de changer les stratégies, et de s’adapter aux nouveaux défis. C’est pour cela que ce séminaire a toute son importance et tombe à point nommé. »

Modibo Traore, Directeur de bureau OCHA

 

Cet événement, co-organisé avec l’Institut de Recherche pour le Développement et en partenariat avec la Croix-Rouge camerounaise et l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC), était soutenu par le Centre de crise et de soutien du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères.

 

Un état des lieux du paysage humanitaire camerounais

Etudier la transition humanitaire au Cameroun, c’est d’abord s’intéresser à l’historique de l’action humanitaire dans ce pays d’Afrique centrale. Tel était l’objet de la table ronde introductive, visant à présenter les différentes crises traversées par le pays, les acteurs sociaux et humanitaires présents, les contextes d’intervention. Comprendre la transition humanitaire nécessite de s’intéresser également aux origines des fragilités, notamment les interactions et liens entre problématiques de développement et crises humanitaires, ou encore leurs conséquences, à travers des discussions sur les migrations et déplacements de populations, et les réponses qui y sont apportées.

 

L’action à l’aune des principes éthiques

Dans cet environnement en mutation, la Fondation promeut la réflexion éthique pour accompagner les acteurs et mieux anticiper les évolutions du secteur humanitaire. C’est pourquoi après une introduction menée par Virginie Troit, directrice de la Fondation, 3 tables rondes ont permis aux participants de débattre de l’action humanitaire au Cameroun à l’aune des principes éthiques.

Premier de ces principes, l’autonomie a donné lieu à un débat sur la capacité et le rôle des acteurs humanitaires nationaux, dans le sillage des réflexions sur la localisation de l’aide suite au Sommet humanitaire mondial d’Istanbul en 2016.

 

Les nouvelles pratiques de l’humanitaire au Cameroun

Ensuite, chercheurs et spécialistes ont réfléchi sur l’impact et les conséquences des nouvelles pratiques de l’humanitaire, tels que les transferts de cash, en fort développement au Cameroun. Enfin, une dernière table ronde a analysé plus en détail les thématiques liées à la santé et l’accès aux soins. Rassemblant des chercheurs, des humanitaires et des acteurs publics forts issus du ministère de la Santé, ce débat multi acteurs a permis de faire avancer la réflexion sur le paysage sanitaire camerounais.

 

Soucieuse d’associer une pluralité d’acteurs et de points de vue, la Fondation a invité à ce séminaire les étudiants de différentes universités (UCAC, Université de Dschang, Université de Yaoundé II…). C’est dans ce même esprit que trois doctorants de l’école doctorale de l’UCAC ont clos le séminaire en présentant leur vision de la transition humanitaire au Cameroun, les revendications de la jeunesse et leurs recommandations.

Suite à ce séminaire, la Fondation poursuivra ses collaborations scientifiques avec le Cameroun, où elle a déjà soutenu deux bourses postdoctorales. Le pays sera au cœur de l’appel à candidatures lancé début 2019. Par ailleurs, un appel à contributions sera lancé fin 2018 pour le tome V de la collection Devenir humanitaire (Editions Karthala), intitulé « Transition humanitaire au Cameroun ».

 

« Les universitaires, les chercheurs en sciences sociales sont des acteurs pertinents qui peuvent aider les acteurs que nous sommes, pour orienter, analyser et mieux comprendre la situation concrète sur le terrain »

Edouard Kaldapa – Caritas Maroua

 

Visionnez ci-dessous le film bilan du séminaire

 

 
Plus de contenu

Toutes les tables rondes des deux jours du séminaire ont été filmées, vous pouvez les visionner sur notre chaîne YouTube en cliquant ici

Retrouvez le programme complet des deux jours en cliquant ici

La galerie photos de l’événement en cliquant ici