Bien-être et santé mentale des apprenants de la Croix-Rouge
Cette recherche vise à analyser la santé mentale des apprenants des écoles de la Croix Rouge française
Contexte et enjeux humanitaires et sociaux et problématique
Les enquêtes sur les conditions de vie ou la santé des étudiants pointent qu’ils sont à un âge où les troubles psychiques apparaissent importants : dépression caractérisée, troubles anxieux ou liés à l’utilisation de substances. De fait, ils constituent une population pour laquelle les dimensions somatiques et psychiques de la santé mentale sont potentiellement convoquées.
En outre, les métiers du lien sont fortement féminisés. Or, des travaux montrent que durant cette période, les femmes ont été plus touchées en ce qui concerne les apprentissages que les hommes.
L’objet de cette recherche est de porter un éclairage fin sur la santé mentale des apprenants en formation professionnelle dans les écoles de santé et de travail social de la Croix-Rouge française.
Dans ce sens, s’intéresser à la santé mentale des personnes implique de prendre en compte plusieurs dimensions et de comprendre comment, chez chacun, elles s’articulent à :
-la dimension somatique de la santé mentale
-la dimension psychique de la santé mentale
-la dimension sociale de la santé mentale
-la dimension liée à la formation
-la santé mentale perçue par les apprenants
Comment les étudiants perçoivent-ils leur bien-être et leur santé mentale en formation (à l’école et lors des stages) ?
Terrain de recherche et méthode d’investigation
Le terrain de recherche se concentrera sur les étudiants des écoles de la Croix-Rouge, inscrits dans des formations diplômantes liées aux métiers du lien. L’étude adoptera une méthode mixte, combinant questionnaires et entretiens semi-directifs. Les questionnaires permettront de recueillir des données quantitatives sur les conditions de vie, la santé mentale et les expériences en formation des étudiants. Les entretiens offriront un complément qualitatif en explorant plus en profondeur les ressentis, difficultés et stratégies d’adaptation des apprenants face aux enjeux psychologiques et professionnels rencontrés.
Les intérêts scientifiques de la recherche et pour les acteurs humanitaires et sociaux
En analysant les enjeux psychiques propres à cette population, cette étude vise à combler un manque dans la littérature scientifique. Elle permettra de mieux comprendre leurs besoins spécifiques en matière de soutien psychologique et de proposer des actions adaptées pour renforcer leur bien-être, condition essentielle à leur futur rôle de soignants ou d’accompagnants.
Biographie
Aujourd’hui professeur émérite en sciences de l’éducation, Jean-Luc Rinaudo mène ses recherches dans deux principaux domaines. D’une part, il étudie les pratiques numériques dans le contexte de l’éducation et de la formation, en adoptant une approche clinique psychanalytique. D’autre part, il se consacre à l’accompagnement des étudiants. Il a occupé des fonctions importantes, notamment en tant que vice-président de la 70e section du Conseil national des universités, directeur de l’école doctorale Homme, sociétés, risques, territoire, et directeur du laboratoire Civiic à l’Université de Rouen. Il intervient régulièrement dans divers instituts de formation, tels que les IFSI, IFMK, IFCS, ainsi qu’au Cefedem de Normandie.
Pour mener à bien cette recherche, Jean-Luc Rinaudo est accompagné par 3 chercheuses :
Laetitia Audin
Docteure en sciences de l’éducation, membre associée du laboratoire Cirnef, cadre de santé formatrice en IFSI et IFAS. Thèse soutenue en 2024. La formation aux soins d’hygiène corporelle des étudiant.e.s en soins infirmiers à l’ère des technologies numériques : Le jeu vidéo Les Sims, un espace de prοfessiοnnalisatiοn ?
Publications récentes :
Audin, L. (2020). La toilette et ses tabous dans les manuels de formation infirmière. Soins, 11-14.
Audin, L., Sanches, C. (2025). Parcours de soignantes-chercheures, du prendre soin à la recherche scientifique. In E. Annoot, C. Daverne, JL. Rinaudo (dir.). Nouaisons en sciences de l’éducation et de la formation Ruptures et continuité dans les parcours doctoraux (p.67-84). Cépadues.
Delphine Guyet
Docteure en sciences de l’éducation, membre associée du laboratoire Cirnef, maitresse de conférences associée à l’UFR Santé de l’université Caen Normandie, cadre de santé formatrice à l’IFMK IFRES d’Alençon. Thèse soutenue en 2019 : Apprendre à lire le patient en formation initiale de masso-kinésithérapie. Approches cliniques.
Publications récentes :
Guyet, D., Saillot, E. (2024). Un dispositif de formation innovant sur la réflexivité des masseurs -kinésithérapeutes en situation clinique. Pédagogie médicale, sous presse.
Guyet, D. (2024). Le bricolage des professionnels de la rééducation ou l’effet visible des transformations des contextes d’exercice des métiers et des évolutions des prescriptions institutionnelles. Un regard depuis un institut normand de formation en rééducation/réadaptation. in S. Ponnou et R. Wittorski (dir.), Le travail de la relation dans les champs du social et de la santé (p. 93-103). Champ social.
Carine Sanches
Docteure en sciences de l’éducation, membre associée du laboratoire Cirnef, cadre de santé formatrice à l’IFCS GHU Paris psychiatrie et neuroscience. Thèse soutenue en 2023 : Rapport au savoir et care : regard psychanalytique sur l’apprentissage du prendre soin chez un apprenant d’un métier du lien.
Publications récentes :
Sanches, C. (2024). Pédagogie individualisée ou individualisation de la pédagogie dans les parcours partiels. Soins cadres, 154, 14-16.
Sanches, C. (2024). Goûts et dégoûts chez une étudiante en sciences infirmières. Place des processus psychiques inconscients dans l’apprentissage du care. Cliopsy, 32, 127-143.