Pratiques numériques de résilience face aux risques d’inondation dans le district d’Abidjan (Côte d’Ivoire)
Cette recherche a pour ambition de comprendre comment les outils numériques contribuent à la résilience des populations face aux risques d’inondation dans le district d’Abidjan.
Contexte et enjeux humanitaires et sociaux et problématique
En raison de son urbanisation rapide et de son exposition aux changements climatiques, Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, fait face à des risques d’inondation de plus en plus fréquents. Avec des pluies diluviennes récurrentes affectant les infrastructures et la vie quotidienne des populations, il devient crucial d’examiner la capacité de résilience des communautés à l’aune de l’essor technologique et numérique.
Afin de relever ces défis liés aux risques d’inondation en Côte d’ivoire et notamment à Abidjan, il est essentiel de renforcer la formation et la sensibilisation des populations aux bonnes pratiques de résilience numérique, en mettant l’accent sur l’utilisation d’outils et de technologies adaptés aux situations d’urgence, notamment en contexte d’inondation.
Ce projet vise à décrire les pratiques numériques qui permettent d’anticiper et de gérer les crises d’inondation, tout en impliquant les populations locales dans ces processus.
Il s’agit essentiellement de :
-Décrire les pratiques numériques de résilience qui sont mises en œuvre sur Internet (sites internet, réseaux sociaux…) lors des crises d’inondation ;
-Identifier les représentations sociales que les populations abidjanaises ont de l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la gestion des crises d’inondation ;
-Proposer un outil de renforcement des pratiques de résilience lors des crises d’inondations qui tient compte des opportunités qu’offre l’écosystème numérique.
Comment le numérique contribue-t-il à la résilience des populations face aux risques d’inondation dans le district d’Abidjan ?
Terrain de recherche et méthode d’investigation
L’approche méthodologique de ce projet est exclusivement qualitative, visant à explorer en profondeur les pratiques numériques de résilience face aux risques d’inondation dans le district d’Abidjan. Elle se concentre sur la compréhension des dynamiques sociales, des perceptions et des stratégies adoptées par les populations locales pour faire face aux risques d’inondation. Une enquête par observation non participante est menée sur les plateformes numériques. Elle est complétée par des entretiens approfondis avec des acteurs clés (administrateurs de pages web, responsables locaux, représentants d’ONG, utilisateurs des outils numériques, etc.) et une analyse documentaire des initiatives numériques existantes est également réalisée. Le projet se concentre sur la ville d’Abidjan, avec un accent particulier sur les communes les plus vulnérables aux inondations, telles que Cocody, Yopougon, Williamsville et Marcory.
Les intérêts scientifiques de la recherche et pour les acteurs humanitaires et sociaux
L’intérêt de cette recherche pour les acteurs humanitaires et sociaux est multiple. En étudiant les pratiques numériques adoptées par les populations d’Abidjan face aux inondations, nous pouvons identifier leurs besoins spécifiques en matière d’information, d’alerte et de soutien. Cela permet d’adapter les interventions humanitaires et sociales de manière plus efficace.
Ensuite, en promouvant l’utilisation des technologies numériques, la recherche contribue à renforcer la capacité des communautés à faire face aux catastrophes naturelles et les amener à devenir actrices de leur propre sécurité en étant mieux informées et préparées.
Enfin, cette recherche peut faciliter la coordination entre les différents acteurs impliqués dans la gestion des risques d’inondation (autorités locales, organisations humanitaires, société civile) en identifiant les bonnes pratiques et les synergies possibles.
L’intérêt scientifique de cette recherche réside dans l’exploration des pratiques numériques comme leviers de résilience face aux risques d’inondation, un enjeu majeur pour les villes côtières comme Abidjan. Alors que les études antérieures se sont souvent concentrées sur la gestion traditionnelle des catastrophes, ce projet apporte une perspective novatrice en intégrant les technologies numériques et les dynamiques communautaires. En analysant comment ces outils peuvent renforcer la préparation et la réponse aux crises, cette recherche contribue à enrichir les connaissances sur la résilience urbaine, tout en fournissant des recommandations pratiques pour les décideurs et les acteurs locaux.
Biographie
Khan KOUAME est titulaire d’un doctorat en sciences de la communication de l’Université Alassane Ouattara (Bouaké, Côte d’Ivoire). Enseignant-chercheur au Département des sciences du langage et de la communication (DSLC) de l’Université Alassane Ouattara (UAO), il est également membre du Programme Thématique de Recherche-Gouvernance et Développement (PTR-GD) du CAMES. Ses centres d’intérêt scientifiques englobent la communication et les représentations organisationnelles, ainsi que les enjeux sur la résilience et l’humanitaire, avec une attention particulière portée à l’impact des dynamiques communicationnelles et sociales.