Le projet de recherche

IMMERSION DANS LES STRUCTURES D’ACCOMPAGNEMENT DES POPULATIONS MIGRANTES EN FRANCE : PERSONNES MIGRANTES, BENEVOLES ET PROFESSIONNELS FACE AU SARS-COV-2 (Projet IMPCoV)

Co-construire avec les acteurs rencontrés dans la région montpelliéraine de nouvelles réflexions sur les manières d’agir au sein du système de prise en charge des populations migrantes

 

Penser la prise en charge des populations migrantes en temps de crise

Les mesures gouvernementales prises pour faire face à l’urgence sanitaire interrogent quant au traitement reçu par les populations migrantes en France métropolitaine. Cette situation accroît les vulnérabilités des migrants, les sentiments de solitude et d’isolement, mais aussi de peur face au contrôle des autorisations de sortie et des titres de séjour.

Grâce au développement d’une méthode participative, cette étude documente le système de prise en charge des populations migrantes en France. À travers la focale de la crise sanitaire de la Covid-19, cette étude vise à comprendre comment les mesures prises dans la lutte contre le virus ont affecté socialement et économiquement les personnes migrantes et les professionnels et bénévoles présents à leurs côtés.

 

Une recherche participative au cœur de trois dispositifs associatifs

L’enquête se déroule à Montpellier avec trois acteurs partenaires, La Croix-Rouge, La Cimade, RESF34, les salarié.e.s et les bénévoles de ces structures ainsi que les publics migrants accompagnés.

L’approche adoptée est participative c’est-à-dire que notre équipe de recherche et les associations sont co-impliquées dans le processus de production des données et des connaissances. Pour cela, nous mobilisons des méthodes d’animations collectives comme les focus group ou les ateliers participatifs.

Le travail d’enquête est confronté aux difficultés inhérentes à la conduite d’un projet de recherche en temps de crise sanitaire. Par exemple, des cas de Covid-19 dans les lieux de résidence des personnes migrantes ont bloqué l’accès au terrain et aux activités programmées à certaines périodes.

 

Capitaliser sur les expériences des structures d’accompagnement pendant la pandémie

À partir de l’analyse de la gestion de la pandémie par les structures partenaires, le travail d’enquête permet aux salarié.e.s et bénévole de s’exprimer et de capitaliser sur leurs expériences vécues. L’objectif est triple :

  • soulever le besoin de prise en compte du risque sanitaire dans le développement des actions et missions des structures associatives qui viennent en aide aux populations migrantes
  • discuter leur rôle et leur place au sein du système de prise en charge des personnes migrantes en France, toujours plus contraignant
  • réfléchir à de nouvelles pratiques et méthodes pour réduire la vulnérabilité des salarié.e.s et bénévoles

 

Contribuer à la recherche sur le système d’asile et d’accueil des populations migrantes

En analysant un moment de tension, induit par la gestion du virus SARS-CoV-2, cette recherche propose de co-construire avec les acteurs rencontrés dans la région montpelliéraine de nouvelles réflexions sur les manières d’agir au sein du système de prise en charge des populations migrantes et dans le cadre de leurs missions et activités respectives.

En croisant les différentes temporalités dans lesquelles sont insérées les populations étudiées (temporalité de la crise sanitaire, des trajectoires migratoires et d’insertion en France, des structures associatives et des projets qu’elles développent), l’objectif est de déterminer les moments d’inflexion, de ruptures et continuités, qui impactent les missions et actions des structures partenaires et la prise en charge des populations migrantes. Cette recherche s’inscrit à la croisée des études migratoires et de la sociologie des associations.

Biographie

Anaïs Trousselle a d’abord suivi une formation d’ingénieur en agro-développement (Istom). Après un master 2 Recherche « Développement durable et Aménagement » à l’Université Paul-Valéry (Montpellier), elle a réalisé un doctorat de géographie et aménagement du territoire. Fin 2019, elle a soutenu une thèse intitulée « Une géographie de la multi-localisation familiale. Ruralités nicaraguayennes à l’épreuve des mobilités (cas de la vallée du Río Negro) ». Elle a ensuite fondé NARRAU, spécialisée dans la recherche-action en sciences humaines et sociales, dont l’objectif est de raconter les réalités sociales des populations avec la rigueur de la démarche scientifique, et de transférer les résultats pour accompagner les manières d’agir.

 

L’équipe de ce projet de recherche comprend également:

Itane Lacrampe-Camus, Chercheure en géographie, associée à l’UMR ART-Dev et chercheure indépendante au sein du projet NARRAU

Geneviève Cortes, Professeure en Géographie à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3

Cécile Jouhanneau, Maîtresse de conférences en Science Politiques à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3

Bannière : © Victor Lacken, Red Cross Red Crescent Magazine ; Photo chercheure : @NARRAU ; Galerie photo : © Projet IMPCoV