Le projet de recherche

Vulnérabilité des communautés dans un contexte de changement climatique au regard des inégalités sociales et des cultures constructives locales.

Cette recherche questionne l’adaptation et la vulnérabilité des communautés locales face aux aléas, au regard des cultures constructives locales en Nouvelle-Calédonie, territoire marqué d’inégalités sociales et en première ligne du changement climatique.

La Nouvelle-Calédonie est un territoire fortement exposé aux risques majeurs et en première ligne des effets du changement climatique, ce qui va marquer une évolution dans l’exposition des populations aux risques. C’est dans ce contexte que s’inscrit ma recherche sur ce territoire marqué par les inégalités, à travers le questionnement de la capacité d’adaptation en fonction des communautés, de la transmission des cultures constructives locales et des capacités d’accès aux ressources.

Le site d’étude est situé en Nouvelle-Calédonie, principalement à Nouméa et à Touho, dans la province Nord, où sont implantées 11 communautés kanak. Le travail de terrain est basé sur des entretiens auprès des communautés kanak, des constructeurs locaux ainsi que des institutions. Des relevés sur les méthodes constructives ont également lieu.

Cette recherche est utile pour les constructeurs locaux car il peut en découler des recommandations pour une meilleure adaptation locale. Le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie cherche également à réviser ses normes constructives pour s’affranchir de la métropole et ce travail peut nourrir cette ambition. Cette recherche vise à être restituée localement et adaptée plus largement à d’autres territoires insulaires concernés par une vulnérabilité croissante face au changement climatique.

Cette recherche est pluridisciplinaire, au carrefour de mon expérience, mêlant architecture et géographie au regard des risques majeurs. La Nouvelle-Calédonie est un territoire fortement inégalitaire qui s’est vu imposé la normalisation de la construction de la France métropolitaine. Cette normalisation a eu pour conséquence une perte des cultures constructives locales à la faveur de normes parfois inadaptées pour ce territoire. Il est important de questionner l’adaptation et la vulnérabilité des constructions des populations locales au regard de cette normalisation, de leur accès aux ressources dans un contexte d’urgence climatique. De plus, ce questionnement concerne d’autres micro-états océaniens confrontés à une vulnérabilité grandissante de leurs populations face au changement climatique et à la montée des eaux.

L’objectif de cette recherche est de pouvoir croiser architecture et géographie afin de mettre en avant une vulnérabilité inégale sur le territoire néo-calédonien. Le croisement des disciplines est encore trop peu présent sur ces questions liées à la vulnérabilité des populations et au changement climatique. Il s’agit pourtant de questions concrètes pour de nombreux territoires.

 

Biographie

 

Odile Plattard a exercé comme architecte en France et au Japon avant de se spécialiser dans le domaine des risques majeurs et de réaliser un doctorat en géographie traitant de l’évacuation d’une population littorale en milieu urbain en contexte multi-risques, par la mise en place du modèle de simulation multi-agents STEP. Depuis, elle a travaillé sur des questions d’endommagement du bâti en contexte cyclonique, d’évacuation des populations en cas d’inondation en milieu urbain. Actuellement à son compte, elle réalise des missions d’expertise et de recherche dans le domaine des risques majeurs mêlant architecture et géographie, conjointement à une activité artistique et d’illustration scientifique.

 

 

Photo crédits : Justin Mcmanus/The AGE/Fairfax Media via Getty Images