Vulnérabilité des communautés dans un contexte de changement climatique au regard des inégalités sociales et des cultures constructives locales.
Croiser architecture et géographie pour mieux mettre en avant la vulnérabilité des populations au changement climatique.
L’île de la Réunion est située dans l’océan Indien et est soumise aux problématiques du changement climatique, notamment en termes d’intensité des évènements cycloniques et des précipitations ainsi qu’avec la montée du niveau de l’océan. Les inégalités sociales sont fortes au sein d’un même territoire, elles concernent également l’isolement de certains îlets au sein d’une même commune. De plus, la construction est marquée par une forte mixité de pratiques et s’adapte aux micro-climats de l’île. La réunion ayant été inhabitée avant l’arrivée des colons, il n’existe pas de culture constructive locale antérieure à celle forgée au fil des migrations. Enfin, l’ile de la Réunion est un territoire fortement impliqué dans la gestion et la prévention des risques. De nombreux acteurs y sont présents, cependant peu d’études croisent risques, inégalités et adaptation au changement climatique.
C’est dans ce contexte que prend pied cette recherche, à travers l’étude de sites en particulier côté Est avec la commune de Saint Benoit et côté Ouest, avec la commune de Saint-Louis. Cette étude viendra approfondir la question de l’évolution du trait de côte avec la montée du niveau de l’océan et l’adaptation des communautés littorales au risque de submersion marine. La Réunion fait en effet l’objet de Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) et de nombreux acteurs comme la DEAL et l’Observatoire du Littoral sont déjà fortement mobilisés autour de l’impact de la montée du niveau de l’eau. La commune de Saint-Louis a d’ailleurs déjà subi des submersions marines récurrentes ces dernières années et fait l’objet d’un plan d’expropriation et de relogement de certains habitants du front de mer.
Cette recherche est pluridisciplinaire, au carrefour de mon expérience, mêlant architecture et géographie au regard des risques majeurs. Elle vient s’inscrire dans la continuité des actions déjà présentes sur le territoire réunionnais. Ces dernières recoupent souvent trop peu les données socio-économiques, l’exposition à l’aléa et la connaissance de la construction.
L’objectif de cette recherche est de pouvoir croiser architecture et géographie afin de mettre en avant une vulnérabilité sur le territoire de La Réunion. Le croisement des disciplines est encore trop peu présent sur ces questions liées à la vulnérabilité des populations et au changement climatique. Il s’agit pourtant de questions concrètes pour de nombreux territoires insulaires.
Biographie
Odile Plattard a exercé comme architecte en France et au Japon avant de se spécialiser dans le domaine des risques majeurs et de réaliser un doctorat en géographie traitant de l’évacuation d’une population littorale en milieu urbain en contexte multi-risques, par la mise en place du modèle de simulation multi-agents STEP. Depuis, elle a travaillé sur des questions d’endommagement du bâti en contexte cyclonique, d’évacuation des populations en cas d’inondation en milieu urbain. Actuellement à son compte, elle réalise des missions d’expertise et de recherche dans le domaine des risques majeurs mêlant architecture et géographie, conjointement à une activité artistique et d’illustration scientifique.
Photo crédits : Justin Mcmanus/The AGE/Fairfax Media via Getty Images