La qualité de l'aide humanitaire dépend-elle, au moins en partie, de qui la prodigue?
L’aide humanitaire d’urgence ou de développement a été longtemps le monopole des seuls pays occidentaux. Une situation qui, après la colonisation, contribue aux inégalités entre les pays donateurs et les pays bénéficiaires. La multitude d’interventions et le mode opératoire de l’aide humanitaire renforcent l’image misérable des populations bénéficiaires. Néanmoins, ces dernières années, face à de multiples changements dans le monde apparaît progressivement sur le continent africain une remise en cause de ce modèle d’intervention ou de coopération occidentale.
Ce travail réalisé dans le contexte burundais particulièrement dans le camp des réfugiés burundais de Mahama au Rwanda fait ressortir deux éléments. D’une part, l’importance de l’aide humanitaire d’urgence est reconnue par les bénéficiaires. D’autre part les limites de l’aide humanitaire, entre autres, l’incompatibilité entre la culture locale des bénéficiaires et les projets développés par les ONG internationales sont soulignés. Le manque d’intégration des bénéficiaires dans les projets les concernant est une des causes de cet écart entre l’offre des ONG et les besoins réels et prioritaires. L’ONG locale, Maison Shalom, qui propose un autre mode de gestion en visant l’autonomie des personnes concernées, affiche des résultats encourageants. La recherche montre clairement que la transition humanitaire est réelle dans le contexte burundais, mais aussi qu’elle est nécessaire si l’on souhaite la dignité de la population concernée.