Le projet de recherche

DES CAPACITES LOCALES AUX APPROCHES DECOLONISANTES : PRATIQUES EMERGENTES DU CENTRE D’ETUDES ET DE COOPERATION INTERNATIONALE (CECI) AVEC LA PERSPECTIVE D’AUTONOMISATION DES BUREAUX PAYS AU SENEGAL, EN BOLOVIE ET AU NEPAL

La finalité de la recherche est de structurer à long terme un réseau collaboratif de travail avec le CECI, ses bureaux-pays ainsi qu’avec les chercheurs canadiens et étrangers pour réfléchir aux enjeux des transformations organisationnelles en général.

 

Penser la coopération internationale

Le CECI est un organisme de coopération international basé à Montréal qui agit sur trois continents : l’Afrique, l’Amérique et l’Asie. Il prône la paix, les droits de l’homme et l’équité, et repose sur des valeurs de respect et de coopération. C’est son réseau et ses bureaux-pays qui composent notre terrain de recherche. Les bureaux-pays possèdent une variété de professionnels-les qui sont au cœur de la recherche. L’objectif principal est de réfléchir au changement organisationnel dans une perspective d’internationalisation de la gouvernance et de la gestion d’un programme de coopération volontaire canadien au Sénégal, en Bolivie, au Népal et au Canada.
De manière spécifique, le projet vise deux sous-objectifs : comprendre et documenter les relations inter-organisationnelles dans le réseau du CECI, c’est-à-dire entre le siège et les équipes pays-pays ; illustrer cette approche avec une étude des logiques du renforcement du pouvoir économique des femmes dans les bureaux-pays et au siège.

 

Une analyse transversale du processus d’autonomisation des bureaux locaux du CECI

Le protocole méthodologique mis en place est composé de trois outils de recherche, le premier étant la recension exploratoire d’écrits sur les changements organisationnels des organismes humanitaires et de développement pour répondre aux enjeux de la localisation. Le deuxième la réalisation d’entrevues auprès des membres du CECI et le troisième la participation à des événements majeurs tels que différentes réunions, assemblées générales et événements de transferts de connaissance engagés par le CECI qui sont en lien avec l’autonomisation des bureaux-pays.

 

Comprendre les pratiques d’internationalisation de la gouvernance

L’ampleur des impacts économiques de la crise sanitaire accentue la pression pour investir dans des projets humanitaires ciblés et pour lesquels la présence des coopérants et d’acteurs humanitaires canadiens ne peut plus s’effectuer internationalement dans les mêmes conditions qu’avant la Covid-19. Cette pression, au caractère inédit, confère à notre recherche un point de vue original ayant un impact stratégique, politique et humain. Les équipes de projet humanitaires vivaient déjà en période pré-covid
19, des enjeux de difficulté d’intégration des parties prenantes et de pérennisation des impacts durables des projets implantés. Parallèlement, un large consensus s’est établi, dans les études sur la solidarité internationale, pour dire que les pratiques actuelles ne répondent pas aux normes et standards minimaux en matière de localisation et d’autonomisation des communautés.
Dans ce contexte, cette recherche se veut une réponse au besoin d’observer et de contribuer au développement des connaissances sur les pratiques d’internationalisation de la gouvernance et des pratiques émergentes des relations interorganisationnelles qui souhaitent aller vers plus d’autonomisation des acteurs.

 

Biographie

Diane est titulaire d’un doctorat en sociologie à l’Université du Québec à Montréal sous la codirection de Jean-Marc Fontan et de François Audet. L’élément déclencheur de sa carrière académique vient de ses activités de bénévole à la Croix-Rouge française (secouriste, PSE1 et 2, maraudes sociales, formations aux premiers secours, etc.). Les besoins et les interventions ont conduit à favoriser sa réflexion sur le rôle de l’organisme et sur les formations que nous passions pour être efficace sur le terrain.
Diane a poursuivi par un doctorat en sociologie à l’UQAM au Canada portant sur la professionnalisation des acteurs. Ses intérêts de recherche portent sur l’impact des pratiques occidentales normatives dans le contexte de solidarité internationale post catastrophe. Sa thèse, commencée en 2017, questionne les effets de la standardisation, type Sphère, de l’aide humanitaire dans les États fragiles.