Le projet de recherche

Améliorer l'intégration des réfugiés ukrainiens en France et réduire les abus psychologiques

L’objectif principal de cette recherche et de comprendre comment se déploient les solidarités citoyennes auprès des exilés d’Ukraine hors des grandes villes en France et notamment en milieu rural.

 

La solitude est reconnue comme un facteur prédictif clé de la mortalité précoce. Son impact sur le processus d’adaptation des réfugiés ukrainiens dans un nouvel environnement socialement exclu constitue un obstacle à leur adaptation sociale dans le nouveau pays, la France, qui a fourni des garanties sociales élevées à plus de 100 000 citoyens ukrainiens fuyant la guerre. L’inclusion sociale dépend en effet directement de l’existence de liens sociaux forts, qui sont entravés par l’isolement social et la solitude des réfugiés.

Ce projet a pour objectif d’identifier un moyen fiable de mesurer la solitude et une méthode efficace pour réduire la solitude chez les réfugiés ukrainiens, améliorant ainsi les liens sociaux dans la nouvelle société et réduisant la violence psychologique qu’ils peuvent subir.

Précisément, la recherche tente de 1) évaluer la qualité des liens sociaux, 2) déterminer le niveau de solitude ou d’isolement social parmi les réfugiés ukrainiens en France, et 3) comprendre si la solitude ou l’isolement social est lié à la violence psychologique.

L’étude est menée auprès des réfugiés ukrainiens qui ont été contraints de quitter l’Ukraine en raison de l’agression militaire russe sur le territoire ukrainien après le 24 février 2022. Elle consiste en une revue systématique de la littérature pour identifier les mesures de l’exclusion sociale et de la solitude, et en la création d’un nouvel indicateur de l’exclusion sociale et de la solitude, qui est ensuite utilisé pour mesurer l’exclusion sociale et la solitude au sein d’un grand groupe de réfugiés ukrainiens. L’analyse porte notamment sur le lien entre l’isolement social/la solitude et les expériences de violence psychologique.

L’intérêt scientifique de cette étude réside dans le fait qu’il existe encore peu d’études dans la littérature psychologique sur la fiabilité des instruments de mesure de la solitude des réfugiés, leur isolement et difficultés d’adaptation qui en résultent. C’est pourquoi ce projet se concentre, entre autres, sur un examen systématique des mesures existantes. Il existe également peu de recherches identifiant les mesures les plus efficaces pour réduire la solitude chez les réfugiés, la relation entre la solitude et le lien social, et la relation avec la violence psychologique chez les réfugiés dans le besoin.

Mon intérêt pour l’étude des questions relatives aux réfugiés en Ukraine tient au fait que je suis moi-même une réfugiée ukrainienne qui a bénéficié d’une protection temporaire en France et de la possibilité de mener des recherches en psychologie à l’Université Grenoble-Alpes. J’ai décidé de me consacrer au projet « Améliorer l’adaptation des réfugiés ukrainiens en France et réduire la violence psychologique », car je connais directement les problèmes de solitude, les craintes des réfugiés dans leur pays d’accueil, les obstacles linguistiques et culturels qu’ils rencontrent.

Cette recherche bénéficie de la supervision du Dr Hans Rocha Eisermann, de l’Université Grenoble-Alpes, qui est un éminent spécialiste des questions de psychologie sociale.

 

Biographie

 

Tetiana Stoianova est avocate et chercheuse sur les problèmes de procédure civile à l’Université nationale de Droit d’Odessa, et également titulaire d’un Master en psychologie. Depuis l’obtention de la protection temporaire en France, elle peut mener des recherches en psychologie à l’Université de Grenoble-Alpes.