Le projet de recherche

BANCRISIS : LES « BANLIEUES » FACE A LA CRISE DU COVID

Le projet BANCRISIS entend éclairer l’émergence, le fonctionnement des réseaux locaux de solidarité qui se sont mobilisés dans les quartiers populaires de l’agglomération lyonnaise lors du permier confinement ainsi que leur articulation avec les acteurs associatifs et institutionnels.

 

Etudier l’émergence de réseaux de solidarité pendant le premier confinement dans l’agglomération lyonnaise

Lors du premier confinement (16 mars-3 juin 2020), les quartiers prioritaires de la politique de la ville ont fait l’objet de discours contradictoires qui oscillaient entre la dénonciation du non-respect du confinement et la célébration des « solidarités de proximité », localisées, concrètes et inventives. Ces quartiers ont été particulièrement touchés par les conséquences économiques et sociales de la pandémie et du confinement. Ce projet de recherche s’intéresse aux réseaux locaux d’entraide qui se sont mobilisés dans les quartiers populaires de l’agglomération lyonnaise. Il questionne l’éventail des solidarités de proximité qui sont venues en aide aux personnes fragilisées par la crise sociale et sanitaire. Le présent projet de recherche questionne la manière dont les réseaux de solidarité de proximité mobilisés durant le premier confinement (16 mars-3 juin 2020) dans l’agglomération lyonnaise se sont formés, fonctionnent et s’articulent avec les structures existantes.

 

Combiner méthodes quantitatives et qualitatives pour documenter le fonctionnement des réseaux locaux d’entraide

Cette recherche se focalise sur les réseaux de solidarité de proximité mobilisés dans les quartiers des Buers à Villeurbanne et des Minguettes à Vénissieux durant le premier confinement (16 mars-3 juin 2020). Historiquement, ces quartiers ont été le lieu de formation de réseaux militants inspirés par l’éducation populaire et engagés pour la défense du cadre de vie, la lutte contre les déviances policières

et la lutte contre l’exclusion. Depuis les années 2010, certains réseaux militants mettent en œuvre des formes d’entraide ponctuelles au bénéfice de populations fragiles (chibanis, migrants, étudiants étrangers, réfugiés syriens) ou plus pérennes comme des maraudes à proximité des gares lyonnaises (Perrache et Part-Dieu). L’enquête se décline en deux volets interdépendants. Le premier volet consiste en un travail de cartographie des réseaux d’entraide au sein des deux quartiers. Le second volet consiste en une enquête par entretiens auprès des membres des réseaux d’entraide et des acteurs associatifs et institutionnels engagés dans l’action sociale au niveau local.

 

Une connaissance au service de l’aide aux personnes vulnérables des quartiers prioritaires en période de catastrophe

En éclairant le fonctionnement de ces réseaux locaux d’entraide et la manière dont ils pourraient s’articuler avec les acteurs sociaux et humanitaires, le projet apporte une réelle plus-value pour améliorer l’aide aux personnes fragiles dans les quartiers prioritaires en période de catastrophe. De cette façon, une meilleure coordination entre, d’un côté, la puissance et les ressources des grandes organisations, et la connaissance fine du terrain et des besoins, de l’autre, peut accroitre l’efficacité des interventions de la Croix-Rouge en cas de catastrophe dans ces quartiers.

 

Biographie

Foued Nasri est docteur en science politique. Il est actuellement chargé de cours en sociologie à l’Université de Saint-Etienne. Il a poursuivi ses études postdoctorales à l’Université de Genève sur un projet relatif aux organisations musulmanes en Suisse, en France et au Royaume-Uni. Il a récemment publié, avec Samir Hadj Belgacem, La marche de 1983, des mémoires à l’histoire d’une mobilisation collective, aux presses universitaires de Nanterre. Ses recherches portent également sur les engagements des missions diplomatiques étasuniennes dans les enjeux relatifs aux minorités ethniques en France et en Europe.