Renforcement de la résilience de la population nigérienne aux inondations : adaptation des actions humanitaires aux contextes socioculturels à Niamey
Ce travail propose d’aborder les freins et pièges à éviter dans la mise en place des actions d’accompagnement des populations et communautés à la suite d’événements climatiques majeurs.
Etudier les déterminants socioculturels qui influencent les capacités d’adaptations des populations face à des risques climatiques
Avec le changement climatique et la nécessité de faire face à des extrêmes climatiques de plus en plus fréquents, les villes africaines, particulièrement celle de Niamey, sont exposées au risque d’inondation. Les implantations dans les zones inondables de la ville de Niamey, sont le reflet de la pression démographique, mais aussi de la pauvreté et de l’insuffisance des politiques d’aménagement urbain. C’est pourquoi, ces villes doivent promouvoir de nouvelles politiques de gestion pour améliorer leur résilience face aux inondations. Les populations les plus exposées au risque d’inondation dans les villes africaines sont aussi les plus pauvres qui habitent le plus souvent dans les zones les plus à risque. En réponse aux inondations récurrentes de ces dernières années à Niamey, des efforts importants sont menés par les acteurs internationaux en mobilisant des acteurs locaux pour réduire la vulnérabilité des populations les plus pauvres qui sont frappées par ces inondations. Cependant, ces efforts n’ont pas permis de manière durable et efficace aux populations de construire une réponse résiliente face aux inondations. Cette étude va donc tenter de combler ce hiatus en documentant les déterminants socioculturels qui influent sur les capacités d’adaptation des populations afin de permettre aux intervenants de les intégrer dans leurs actions de prévention et de réduction des risques, et de permettre aux populations de devenir acteurs de leur propre sécurité.
Combiner approche quantitative et qualitative pour étudier tous les acteurs participants aux actions humanitaires à Niamey
Cette étude sur l’adaptation des actions humanitaires aux contextes socioculturels à Niamey s’intéresse aux acteurs intervenant aux différentes échelles : acteurs internationaux, acteurs locaux et populations bénéficiaires de l’aide humanitaire pour faire face aux inondations. Pour mener à bien cette étude, la première approche consiste à réaliser une cartographie des acteurs internationaux et locaux qui interviennent dans la gestion du risque : identité, rôle, moyens, modes d’action. Par ailleurs, des analyses de terrain sont réalisées pour identifier ces situations de « poverty trap » dans la mise en application de certaines actions d’aide et de réduction de la vulnérabilité. La deuxième approche, plus qualitative, à savoir une série d’entretiens, permet de comprendre le processus d’élaboration et de mise en œuvre de ces actions. Nous réalisons par ailleurs des focus groups avec les populations et les acteurs locaux pour comprendre leurs perceptions du risque, identifier ce qu’elles entreprennent pour renforcer leur résilience, déterminer leurs besoins pour faire face aux inondations. Ces interactions avec les acteurs et populations locales permettent également de voir comment les actions entreprises par les instances internationales ont influé sur leur autonomisation, et de manière durable, sur leurs comportements de prévention et de protection face aux inondations. Nous étudions aussi les voies et moyens par lesquels ils peuvent être soutenus par les acteurs internationaux pour mieux se préparer à faire face au risque à la fois au moment de la crise et entre deux événements.
Biographie
Adam Abdou Alou a soutenu une thèse en géographie en 2018 dans le cadre d’une cotutelle de l’Université de Grenoble Alpes et de l’Université de Niamey intitulé « La ville de Niamey face aux inondations fluviales. Vulnérabilité et résilience des modes d’adaptation individuels et collectifs ». Il est à présent enseignant vacataire au département de géographie de l’Université de Niamey et ses recherches portent principalement sur les risques climatiques.
Photo : UNICEF