Le Conseil d’administration de la Fondation s’est réuni début juillet pour sélectionner les projets qui seront soutenus par une bourse de recherche (individuelle ou en équipe) de la Fondation pendant un an (septembre 2024 – septembre 2025). Les chercheurs lauréats commenceront leurs travaux en septembre. Découvrez les thématiques sur lesquelles ils vont travailler.

Cette année, 9 bourses ont été attribuées à travers plusieurs appels à candidatures. Félicitations aux lauréats et merci aux partenaires qui nous aident à financer ces projets et ainsi à construire des programmes pour préparer les réponses de demain.

Liste des projets lauréats

  1. Repenser la réduction des risques de catastrophes (RRC) au travers de l’action sociale et des stratégies quotidiennes de résilience au Tchad
    • Projet porté par Virginie LE MASSON, géographe française

Cette recherche vise à intégrer deux dimensions dans la conceptualisation de la RRC : d’une part le genre, et d’autre part la résilience « quotidienne ». A partir d’une étude de cas au Tchad, elle poursuit le triple objectif de : conceptualiser l’articulation entre résilience quotidienne des populations exposées à des aléas et crises multiples et la Réduction des Risques de Catastrophe-RRC ; comparer les interventions humanitaires et de développement dans leur manière de prendre en compte les facteurs sociaux de vulnérabilité ; et articuler des pistes de réforme de la RRC plus ancrées dans les expériences quotidiennes et qui tiennent compte de l’intersectionnalité des facteurs de vulnérabilité.

  1. Perceptions des risques, des stratégies de gestion des risques et des réponses aux catastrophes d’origine « naturelle » dans les territoires ultramarins de l’Océan Indien : Mayotte et la Réunion
    • Projet porté par Morgane ROSIER, politiste française

Ce projet a pour objectif d’analyser les perceptions de différents acteurs de la gestion des risques d’origine « naturelle » à Mayotte et à La Réunion, afin d’avoir une compréhension des failles des stratégies de gestion des risques et des réponses d’urgence, et donc d’améliorer leurs communications et pratiques. La recherche consistera à étudier la façon dont les divers acteurs impliqués dans la gestion des risques d’origine « naturelle » perçoivent ces risques, leur gestion, et la réponse aux catastrophes, ainsi que les impacts de ces perceptions, potentiellement contradictoires, sur la gestion des risques et les réponses aux urgences.

  1. ‘’Par nous, pour nous’’ : les initiatives humanitaires autogérées des réfugiés soudanais en Jordanie
    • Projet porté par Solenn AL MAJALI, anthropologue française

Si la littérature sur la localisation de l’aide a montré comment les institutions internationales négocient et s’adaptent aux normes locales, peu d’études ont appréhendé les réfugiés comme des acteurs du « local » et comme pourvoyeurs de l’aide. Ce projet de recherche porte sur le rôle des réfugiés en Jordanie dans le système de la gouvernance humanitaire, dans un contexte de transition humanitaire et de localisation de l’aide. Il s’intéressera plus particulièrement aux initiatives autogérées des réfugiés soudanais dans l’écosystème humanitaire à Amman ; initiatives concernant principalement les besoins en protection légale et d’éducation des réfugiés.

  1. Comprendre et favoriser l’acceptabilité sociale des nouvelles structures d’accueil de demandeurs d’asile (France)
    • Projet porté par Isabelle WILHELM, anthropologue française

Ce projet de recherche vise à identifier les déterminants influençant l’acceptabilité sociale des demandeurs d’asile et de proposer des stratégies pour améliorer l’intégration de nouveaux centres d’accueil par les populations locales. Elle consistera à mettre en lumière quels sont les déterminants propres au contexte local, ceux liés aux caractéristiques du nouveau centre et au processus de son installation et enfin, ceux qui fondent et orientent les représentations que se font les habitants des demandeurs d’asile.

  1. Santé mentale des apprenants de la Croix-Rouge (France)
    • Projet porté par Jean-Luc RINAUDO, professeur des universités français en sciences de l’éducation

L’objet de cette recherche est de porter un éclairage fin sur la santé mentale des apprenants en formation professionnelle dans les écoles de santé et de travail social de la Croix-Rouge en France. Elle tentera de comprendre en quoi la santé mentale des apprenants a un effet sur leur persévérance dans les études et proposera des pistes pour favoriser le bien-être des étudiants des métiers du lien.

  1. Les résiliences communautaires face aux incidences sanitaires des changements climatiques dans la plaine du Logone (Extrême-Nord Cameroun et Tchad)
    • Projet porté par Markus BAKAIRA, géographe camerounais

L’objectif général de ce projet est de mettre en lumière, diffuser et archiver de manière pérenne les savoirs endogènes et les actions posées par une grande diversité de communautés au Sud du Lac Tchad en réponses aux effets des changements climatiques sur leur santé. Les résultats doivent contribuer à réduire l’écart persistant entre les solutions d’adaptation et les besoins et aspirations des communautés locales, et qui nuit parfois à l’efficacité des réponses humanitaires aux catastrophes ou risques sanitaires.

  1. Résilience au changement climatique au Togo : ethnographie des savoirs et pratiques endogènes de préparation, de protection et d’adaptation aux impacts sanitaires des inondations dans la basse vallée du fleuve Mono
    • Projet porté par Kossi Mitronougna KOUMI, anthropologue togolais

Les diverses interventions des pouvoirs publics et autres acteurs humanitaires ou de développement en réponse aux inondations, de plus en plus fréquentes au Togo en raison des changements climatiques, prennent place dans un contexte où subsistent différents savoirs et pratiques de résilience à ces phénomènes qui ont été construites au fil du temps. Cette recherche vise à documenter les savoirs endogènes positifs de préparation, de protection et d’adaptation des populations du canton d’Agbétiko aux impacts sanitaires de ces inondations, afin qu’ils soient mieux pris en compte par ces acteurs dans la construction des réponses.

  1. Catastrophes naturelles et dégradation des services urbains : le cas de la gestion des déchets
    • Projet porté par Gaïa MARCHESINI, docteure française en aménagement de l’espace et urbanisme

Les catastrophes naturelles dégradent l’accès aux services urbains essentiels : eau potable et à l’assainissement, santé, énergie, transport, communication et gestion des déchets. Les problématiques autour de la gestion des déchets post-catastrophe sont encore peu étudiées aujourd’hui. Or, les catastrophes créent de grandes quantités de déchets qui, mal gérées, peuvent avoir des impacts environnementaux et sanitai ,res importants. Cette recherche a pour objectif d’étudier l’impact sur les populations touchées par une catastrophe naturelle de la dégradation du service de gestion des déchets après cette catastrophe, en s’intéressant au cas des ouragans sur l’ile de Marie-Galante (Guadeloupe).

  1. Pratiques numériques de résilience face aux risques d’inondation dans le district d’Abidjan (Côte d’Ivoire) 
    • Projet porté par Khan KOUAME, docteur ivoirien en sciences de la communication

Cette recherche entend contribuer à relever les défis liés aux risques d’inondation en Côte d’ivoire et notamment à Abidjan, par le renforcement de la formation et la sensibilisation des populations aux bonnes pratiques de « résilience numérique », en mettant l’accent sur l’utilisation d’outils et de technologies adaptés aux situations d’urgence, notamment en contexte d’inondation.

Photo du haut : Croix-Rouge française