La Fondation était présente au Festival Tous Engagés aux côtés de la Croix-Rouge pour encourager l’innovation social et l’engagement : l’occasion pour organiser la cérémonie de remise de ses Prix de recherche 2018 et ainsi valoriser les chercheurs qui s’engagent au quotidien au service de l’utilité sociale.

Les Prix de recherche de la Fondation Croix-Rouge française ont pour objectif de valoriser des travaux scientifiques déjà aboutis ou des axes de réflexion novateurs consacrés à des problématiques humanitaires et sociales, au Nord comme au Sud. Ouverts à toutes les disciplines des sciences humaines et sociales et à toutes les nationalités, ils récompensent l’excellence scientifique et l’engagement humain, promeuvent la connaissance scientifique, la réflexion éthique et l’innovation sociale pour faire avancer l’action au service des plus vulnérables.

 

Cette année encore, c’est avec le soutien de son partenaire AXA Fund Research que les Prix ont été décernés.

 

Prix jeune chercheur – mention humanitaire international

Pour ses travaux sur l’histoire de l’humanitaire, ses épisodes fondateurs et son évolution depuis le tournant postcolonial :

     Mme Marie-Luce DESGRANDCHAMPS

     Docteure en histoire

     Chargée d’enseignement à l’Université de Genève

     Suisse

 

Marie-Luce Desgrandchamps est actuellement chercheuse invitée au Humanitarian and Conflict Response Institute de l’université de Manchester. Elle est également enseignante au département d’histoire générale de l’université de Genève depuis de plusieurs années. Après des études de relations internationales et d’histoire, elle s’est intéressée à l’histoire de l’aide humanitaire, domaine auquel elle a consacré sa thèse de doctorat (Université Paris 1 / Université de Genève). Grâce à une bourse du Fonds national suisse de la recherche scientifique, elle a séjourné à l’Institut français de recherches en Afrique à Ibadan (IFRA-Nigeria), au King’s College London et à New York University. Ses recherches portent sur l’histoire de l’aide humanitaire, des ONG et des organisations internationales, plus particulièrement dans leurs rapports avec le continent africain. Elle vient de publier un ouvrage intitulé L’humanitaire en guerre civile. La crise du Biafra (1967-1970), dans lequel elle revisite la place occupée par ce conflit dans l’histoire de l’humanitaire. Elle mène en ce moment un projet de recherche sur les débuts du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge en Afrique subsaharienne.

Prix jeune chercheur – mention Lien social

Pour ses travaux prometteurs sur le sport comme levier d’intégration sociale dans les pays en voie de développement et zones de conflit :

     M. Tegwen GADAIS

     Ph.D. Psychopédagogie – Éducation à la santé 

     Professeur en psychopédagogie  de l’Université du Québec à Montréal

     Canada

 

Tegwen Gadais a enseigné l’éducation physique dans plusieurs établissements d’enseignement français, auprès de niveaux et clientèles variés. Il possède également une expertise dans le domaine de la coopération et du développement international où il continue d’œuvrer auprès de différentes organisations dans les pays en voie de développement. Ses recherches portent actuellement sur les thématiques de l’éducation physique, l’éducation à la santé, les activités physique de pleine nature et le plein air; le sport, l’activité physique et le développement international ainsi que le développement humain dans une approche holistique.

Prix spécial du jury

Pour ses travaux sur les risques sanitaires liés aux maladies infectieuses émergentes ou ré-émergentes, et la façon dont ils sont appréhendés :

   

      M. Jocelyn RAUDE

      Docteur en sociologie 

      Enseignant-chercheur en accueil à l’IRD – UMR Unité des Virus Émergents

      France

Jocelyn Raude est chercheur au Département « Santé et Sociétés » de l’Institut de Recherche pour le Développement (UMR 190 « Unité des virus émergents » de Marseille) et maître de conférences au Département des Sciences Humaines et Sociales de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (Rennes). Après l’obtention d’un doctorat sur la sociologie des crises alimentaires  en 2006 à l’Ecole des Hautes en Sciences de Sciences Sociales de Paris, il a été amené à travailler sur les maladies émergentes en milieu tropical dans le cadre d’un séjour postdoctoral à la London School of Economics. Ses principaux travaux de recherche portent sur la réponse des populations aux controverses et aux alertes sanitaires, c’est-à-dire sur la manière dont ces phénomènes influencent les comportements individuels et collectifs qui ont un impact sur la santé publique (comme les consommations alimentaires, les usages de produits de santé, ou encore les pratiques de prévention). Depuis une dizaine d’années, il travaille plus particulièrement sur les processus d’adaptation sociale et cognitive aux risques et aux incertitudes liés aux maladies infectieuses émergentes (Chikungunya, Zika, Dengue) dans les départements français d’outre-mer (Guyane, Réunion, Martinique, Mayotte). Il est actuellement l’auteur d’une quarantaine d’articles scientifiques publiés dans des revues internationales de référence, et membre du comité de rédaction de la revue internationale Public Health Review.

Prix spécial du jury

Pour ses travaux prometteurs sur les relations entre Etats et acteurs non-gouvernementaux locaux et internationaux en Afrique :

     

     M. Oumarou HAMANI

     Docteur en sociologie 

     Enseignant-Chercheur à l’Université de Niamey, chercheur au LASDEL

     Niger

Dr. Hamani Oumarou est chercheur au LASDEL (www.lasdel.net),  un laboratoire ouest-africain de recherche en Sciences Sociales basé à Niamey (Niger). Il est également enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Au sein du LASDEL, Hamani Oumarou est impliqué depuis 2005 dans la mise en œuvre de plusieurs programmes de recherche. Il a soutenu, en 2011, une thèse de Doctorat en Sciences sociales à l’Ecole de Hautes Etudes en Sciences Sociales (Marseille-France). La thèse défendue porte sur les modes de régulation du système judiciaire nigérien.

Parallèlement à la justice, Hamani Oumarou a exploré la problématique des élections au Niger, assortie d’un article sur le rôle des magistrats dans les élections au Niger… Plusieurs autres articles ont été publiés par la suite, tous issus des recherches qualitatives menées tant au Niger qu’à l’étranger. La liste non exhaustive des publications couvre des domaines tels que la gestion de la vulnérabilité, les transferts monétaires, le développement local, la sécurité alimentaire, les dispositifs d’aide publique, la sécurité, la justice, la décentralisation, etc.

L’ensemble des travaux de Hamani recoupent la problématique générale de l’Etat, de son fonctionnement au concret et de la délivrance des services publics. 

Prix honorifique

Pour ses travaux novateurs sur les différentes dimensions de la pauvreté, et les conditions de vie des personnes sans domicile :

     

     Mme Maryse MARPSAT

     Agrégée de mathématique

     Statisticienne, administratrice INSEE, habilitation en sociologie

     France

Après des études de mathématiques et statistiques, Maryse Marpsat travaille dans l’unité de recherche de l’INSEE sur les chômeurs secourus des années 1930 ; elle intègre ensuite la division Etudes Sociales comme chargée d’études sur l’urbanisation, puis rédactrice en chef de Données Sociales et enfin responsable de la division.

En 1993, suite à la demande du CNIS de mener une enquête pilote sur les personnes sans domicile, elle rejoint l’INED comme responsable du programme de recherche sur les personnes sans domicile et les situations marginales de logement. Avec Jean-Marie Firdion, elle adapte au cas français (parisien) une méthode d’enquête utilisée aux Etats-Unis, la première enquête française sur un échantillon représentatif. Cette méthode sera reprise par l’INSEE en 2001, dans sa première enquête nationale sur ce thème. Dans le cadre des projets soutenus par la Commission européenne, elle pilote le groupe international CUHP (Constructing Understandings of the Homeless Population). Avec un sans-domicile américain, Albert Vanderburg, elle coécrit un livre Le monde d’Albert la Panthère décrivant sa vie dans la rue et son parcours antérieur. En 2006, elle revient à l’INSEE comme chargée de mission sur les personnes sans domicile et les situations marginales de logement, et participe à l’enquête nationale de 2012 sur les sans-domicile.


Photo de couverture : Maryse Marpsat, Marie-Luce Desgrandchamps et Jocelyn Raude, lors de la cérémonie de remise des Prix (M. Hamani et M. Gadais étaient absents ce jour là)