La 6ème édition du séminaire international de la Fondation s’est déroulée à Nairobi les 29 et 30 Octobre dernier. Cette première conférence en Afrique anglophone est le résultat d’un long travail de collaboration mené par la Fondation avec ses partenaires : l’International Centre for Humanitarian Affairs (ICHA) de la Croix-Rouge kenyane et l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

Plus de 100 participants représentant des dizaines d’organisations (ONG internationales et nationales, universités, agences de l’ONU, acteurs étatiques) de l’action humanitaire au Kenya et en Afrique de l’Est étaient ainsi réunis pour analyser et débattre de la transition humanitaire au Kenya.

Le Kenya : un exemple unique de la transition humanitaire

Bien qu’il ait rejoint la catégorie des  pays à revenu intermédiaire, le Kenya reste  confronté à une multitude de besoins humanitaires sur son territoire. L’objectif de cette conférence était d’analyser ensemble l’évolution des causes des crises et de travailler à la transformation des réponses à apporter, sur la base de solutions et de cas concrets uniques au Kenya.  Comme l’indique Abbas Gullet, secrétaire général de la Croix-Rouge kényane : « L’organisation de cette conférence au Kenya ne pouvait pas tomber à un meilleur moment. Le Kenya fait partie des pays africains où l’impact des catastrophes naturelles a fortement augmenté au cours des trois dernières décennies. Cette conférence offrira aux praticiens, aux chercheurs et aux décideurs un espace d’interaction, de dialogue et d’apprentissage mutuel ».

Analyser les nouvelles pratiques de l’humanitaire au Kenya

Parmi les thèmes prioritaires figurent : la prise en charge des effets des catastrophes liées aux aléas climatiques, l’urbanisation des crises et des réponses, les nouvelles pratiques et innovations, comme le Forecast based Financing (financement basé sur les prévisions météorologiques) ou encore l’usage des technologies biométriques auprès des populations réfugiées. Le Kenya accueille toujours le premier camp de réfugiés d’Afrique à Dadaab, à l’est du pays, qui héberge actuellement 230 000 personnes. La question des réfugiés a été abordée de façon transversale au cours des débats.

Pour clôturer les échanges, la parole a été donnée à de jeunes chercheurs, doctorants des de Nairobi University et Moi University, s’intéressant aux questions humanitaires. Les quatre doctorants ont fait une synthèse des deux jours de conférence et ont présenté leur propre vision de la transition humanitaire au Kenya.

Renforcer les collaborations entre Afrique anglophone et Afrique francophone

Après 5 éditions  organisées  dans des pays francophones d’Afrique et du Moyen-Orient (Sénégal, Côte d’Ivoire, Madagascar, Liban et Cameroun), ce séminaire en Afrique anglophone était l’occasion pour la Fondation de construire des ponts universitaires entre ces deux grandes régions du continent africain. Marie-Thérèse Mengue, professeure de sociologie à l’Université catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAC) au Cameroun, et Georges Djohy, chercheur en anthropologie à l’Université de Parakou au Bénin et lauréat d’une bourse de la Fondation ont ainsi pu mettre en perspective la situation humanitaire kenyane avec celles de leurs pays respectifs. Grâce au soutien de l’Agence Universitaire de la Francophonie, la Fondation a pu réaliser sa mission de collaboration scientifique entre mondes anglophone et francophone grâce à la traduction simultanée français-anglais du séminaire.

Susciter et développer  les collaborations scientifiques

Suite aux échanges initiés pendant la  conférence, la Fondation entend poursuivre et approfondir ses collaborations universitaires avec  le Kenya. Dans un premier temps dans le cadre d’un appel à candidatures pour une bourse postdoctorale sur l’usage du cash au Kenya, lancé en partenariat avec ICHA. L’appel est actuellement ouvert jusqu’au 6 décembre (consultez l’appel en cliquant ici). Et dans un second temps, dans le cadre de l’édition d’un ouvrage sur la transition humanitaire, dont l’appel à contributions sera lancé prochainement.