La Fondation Croix-Rouge française est membre de The Conversation France. A ce titre, elle re-publie dans ses colonnes les articles des chercheurs qu’elle soutient, en utilisant la licence Creative Commons, conformément à la déontologie du média. Aujourd’hui, il s’agit de l’article du géographe  Djiby Sambou, lauréat d’une bourse postdoctorale de la Fondation en 2019.

Le partenariat de la Fondation avec ce média s’inscrit dans la logique poursuivie par la Fondation depuis ses débuts : initier de nouvelles collaborations et créer des ponts entre les pratiques du secteur associatif et les analyses du secteur universitaire.

Située en aval du delta du fleuve Sénégal, la ville de Saint-Louis présente de fortes contraintes physiques qui la rendent particulièrement vulnérable. Même si elle a jusqu’ici été préservée des submersions marines par la Langue de Barbarie, Saint-Louis est fréquemment soumise aux aléas des inondations fluviales.

Au plan géographique, la ville comprend trois entités : le quartier de Sor ; l’île de Saint-Louis ; et la Langue de Barbarie qui présente des spécificités à la fois physiques et humaines.

Au plan physique, la Langue de Barbarie est issue de la rencontre entre le fleuve Sénégal et l’océan Atlantique. Avec une pente de 3 à 4 %, cette flèche littorale sableuse s’étire sur environ 40 kilomètres allant du sud de Saint-Louis jusqu’à l’embouchure du fleuve Sénégal. Notre étude a examiné les effets néfastes des inondations récurrentes dues au changement climatique, et examiné les ressorts de la résilience des populations touchées.

Les risques et vulnérabilités

Les zones côtières du Sénégal sont actuellement sujettes à d’importantes perturbations de leurs écosystèmes. Cette situation imputable au changement climatique et à l’activité humaine affecte aussi bien l’environnement physique que les activités socio-économiques et la mobilité des individus.

Au large de la ville de Saint-Louis, l’effet du changement climatique est observable dans la Langue de Barbarie surtout depuis l’ouverture de la brèche en 2003 et son corollaire d’inondations répétitives de la ville.

Cette brèche, de 4 mètres au départ, a atteint 5 200 mètres de large en février 2015, changeant les caractéristiques biophysiques de la zone.

Les terres du Gandiol, un terroir situé un peu au sud de Saint-Louis, qui étaient jadis propices au maraîchage, sont affectées par la salinisation à cause de l’intrusion du biseau salé. Les villages de Doun Baba Dièye et de Keur Bernard ont disparu.

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