Du 8 au 12 mai 2023, à travers 334 colloques, plus de 600 communications libres et une cinquantaine d’activités tous publics, le 90e Congrès de l’Acfas (organisme à but non lucratif contribuant à l’avancement des sciences au Québec) a rassemblé près de 10 000 congressistes issus d’une soixantaine de pays. Placée sous la thématique « 100 ans de savoirs pour un monde durable », cette 90e édition a proposé une riche programmation scientifique et des activités permettant de valoriser la place de la recherche et des savoirs dans nos sociétés, et leurs contributions au bien commun.

Deux chercheurs soutenus par la Fondation, Jean-Emile MBA et Stéphanie MALTAIS ont participé à une des tables rondes de ce congrès, intitulée « La décolonisation des pratiques humanitaires, un long chemin à parcourir ».

Jean-Emile MBA a intitulé son intervention « L’action humanitaire face à l’autonomisation des organisations à base communautaire (OBC) au Cameroun : entre réticences et pratiques émergentes ». Jean-Emile a présenté les résultats de sa recherche conduite avec le soutien de la Fondation, et qui montrent que le processus d’autonomisation des OBC au Cameroun se trouve coincé entre deux volontés qui semblent s’affronter : celle impulsée par les bailleurs, favorables aux subventions directes et innovantes en faveur des OBC pour une véritable transition humanitaire par le bas, et celle manifestée par les ONGI, réticentes à l’idée de passer la main aux acteurs locaux.

En se focalisant sur la « localisation de la gestion des crises sanitaires au temps de la COVID-19 en Guinée », Stéphanie MALTAIS a quant à elle mis en lumière les défis persistants dans l’autonomisation des acteurs guinéens. Ainsi, en étudiant les impacts des épidémies sur l’aide internationale, elle a répertorié plusieurs problématiques qui furent discutées, comme la gestion centralisée des crises et le manque de capacités, une ambiguïté des rôles des parties prenantes, des lacunes dans l’implication des parties prenantes, des problèmes de communication et de coordination des partenaires, ainsi qu’une instabilité du financement international.

Par la voix de son chargé de recherche, Vincent Leger, la Fondation a participé à la table ronde intitulée « Décolonisation des méthodes de recherche en science ». La Fondation souhaitait profiter de cet événement pour partager 10 ans d’expérience de soutien à la recherche sur l’action humanitaire et sociale. L’objectif de l’intervention de la Fondation était de contribuer aux réflexions sur le futur des collaborations entre secteurs académique et humanitaire en anticipant les failles et les besoins de l’arène humanitaire. Ces collaborations entre acteurs humanitaires et chercheurs ne sont pas courantes et soulèvent de nombreuses questions épistémologiques, méthodologiques ou encore éthiques qui ont été exposées puis débattues.