La Fondation a soutenu près d’une dizaine de recherches portant sur la thématique des catastrophes naturelles. Des travaux qui répondent prioritairement aux questions pressantes des opérationnels sur l’efficacité de la prévention et la perception des risques. Objectif : améliorer la résilience des populations face à la crise.

Les catastrophes naturelles préoccupent de plus en plus les acteurs de l’humanitaire et de l’action sociale. En effet, les aléas climatiques — inondations, cyclones, tempêtes — sont de plus en plus fréquents et violents. Sur les deux dernières décennies, on en a recensé deux fois plus que sur les deux précédentes[1]. Chaque année, les catastrophes naturelles touchent près de 200 millions de personnes et font 67 000 victimes, selon le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC). Le dérèglement climatique accroît cette tendance et le risque de crises à venir. 

Or, ce sont les vulnérabilités qui font les catastrophes. Les événements climatiques, géologiques ou autres, parfois spectaculaires, deviennent des catastrophes quand elles rencontrent les sociétés humaines les plus exposées, fragiles ou mal préparées. Depuis de longues années, les ONG s’efforcent de mener des campagnes d’information et de prévention afin d’aider les populations à se préparer, à adopter les bons comportements puis à mieux encaisser le choc lorsque l’événement se produit. L’efficacité de ces campagnes est toutefois encore insuffisante. Les messages sont délivrés, entendus, mais ne modifient pas suffisamment les décisions, les comportements, les perceptions.

C’est principalement sur cette problématique précise que les chercheurs en sciences sociales sont sollicités, notamment par les plateformes d’intervention régionales de la Croix-Rouge française (PIROI et PIRAC) qui multiplient les actions de prévention dans les territoires ultra-marins des Caraïbes et de l’océan Indien. Comment lutter contre les préjugés délétères ? Comment développer la culture du risque ? Comment entretenir la mémoire des catastrophes ? Comment rendre les messages de prévention intelligibles, acceptables, efficaces ? Comment renforcer la capacité de résilience des populations ? Telles sont les questions très concrètes auxquelles ont tenté de répondre les recherches menées par une dizaine de post-doctorants soutenus et accompagnés par la Fondation et ses partenaires, comme Yves Mazabraud, docteur en sciences de l’environnement, en Guadeloupe, les sociologues Francisca Espinoza à la Réunion et Aude Sturma à Mayotte ou les géographes Annabelle Moatty à Saint-Martin et Djiby Sambou au Sénégal. Si leurs objectifs sont d’abord de répondre aux problématiques rencontrées par les opérationnels en leur donnant des pistes d’action, leurs travaux offrent également un éclairage plus large sur l’efficacité des politiques publiques, l’impact du contexte local, ou même les nouveaux enjeux liés au numérique. Comme souvent, recherches-actions et recherches fondamentales se complètent pour aider à lutter contre les causes de vulnérabilités et améliorer les réponses aux catastrophes naturelles.

[1] Centre for Research on the Epidemiology of Disasters, « Economic Losses, Poverty & Disasters, 1998-2017 », 2018.

Photo du haut : © IFRC