Voici les travaux de Djiby Sambou, docteur en changement climatique et ressources en eau, dans le cadre de notre série hebdomadaire des Papiers de la Fondation, articles rédigés par les chercheurs que la Fondation soutient, au terme de leur année de recherche. Les Papiers de la Fondation, articles scientifiques d’une vingtaine de pages, présentent les résultats de leurs travaux, sous la forme de working papers. Ils sont rédigés selon des critères académiques pour des publics spécialisés ou non, afin de mettre à la disposition de tous les acteurs les savoirs ainsi créés et permettre un large débat.

Les Papiers de la Fondation : diffuser la recherche et susciter le débat

« Résilience socio-écologique des communautés vulnérables du delta du fleuve Sénégal face aux changements climatiques »

  • Djiby SAMBOU, docteur en changement climatique et ressources en eau, Université Assane Seck de Ziguinchor
  • Aïdara Chérif Amadou Lamine FALL, enseignant-chercheur, département de Géographie, Université Assane Seck de Ziguinchor
  • Mamadou Lamine MBAYE, enseignant-chercheur, département de Physique, Université Assane Seck de Ziguinchor
  • Mamadou Aguibou DIALLO, enseignant-chercheur, département de Sociologie, Université Assane Seck de Ziguinchor

Résumé

Le delta du fleuve Sénégal est fréquemment soumis aux aléas climatiques tels que les inondations, l’érosion côtière et la sécheresse qui exposent à diverses vulnérabilités.

Ainsi, cette étude vise d’une part à analyser la vulnérabilité physico-écologique, socio-économique et à étudier les perceptions des populations de la «langue de Barbarie» à Saint-Louis (Sénégal) face aux risques climatiques. D’autre part, elle cherche à mesurer la résilience des habitants. Pour ce faire, elle se fonde sur un procédé géomatique consistant à collecter et à traiter des données cartographiques/satellites et sur la collecte des données d’enquêtes qualitatives et quantitatives effectuées sur des ménages.

Les résultats indiquent la vulnérabilité du littoral avec un recul du trait de côte de 0,35 m/an. De même, les scénarios de hausse du niveau de la mer de 1,5 mètre et 2 mètres entraineraient respectivement des inondations sur 12% et 15% du territoire de la langue de Barbarie (199216 hectares).

Par ailleurs, les enjeux économiques associés aux aléas de l’érosion côtière concernent principalement les activités de pêche et de tourisme ainsi que les habitations. En outre, l’analyse de l’occupation du sol a permis d’établir que les territoires côtiers naturels, sans cadre bâti, comptent pour 42 % de la longueur totale de «la langue de barbarie».

L’évaluation des différentes composantes de la résilience aux changements climatiques indique une faible résilience des populations. Toutefois, l’étude des perceptions des résidents a permis de constater qu’ils ont plutôt une bonne connaissance des risques liés aux changements climatiques, mais les moyens d’adaptation qu’ils adoptent ne sont pas toujours appropriés pour ce type de système hydrologique («deflected delta»).

Mots clés : vulnérabilité, résilience, changement climatique, Sénégal