L’Instant Recherche : 8ème édition

Largement popularisée en France par Boris Cyrulnik dans les années 1980, la notion de « résilience » a surtout fait flores à partir des années 2000, quand les sciences sociales et en particulier les politiques sociales se sont approprié elles-aussi ce concept.

Depuis, la résilience est dans toutes les bouches et de toutes les crises. Le succès de la notion est patent, dans de nombreuses disciplines scientifiques (sciences physiques, littérature, biologie, psychologie, sciences sociales…) tout comme dans les champs de l’action social et de la solidarité internationale. La notion invite par exemple les professionnels du champ social à poser un autre regard sur la réalité et les modalités d’accompagnement : il s’agit d’aider les personnes à se construire elles-mêmes un chemin de vie en mobilisant les ressources des personnes, de leur entourage, de la communauté.

Comme tout concept englobant, la définition du mot résilience a évolué au gré des disciplines, des auteurs et des époques, et elle peut prendre des sens très différents selon les acteurs concernés, ce qui rend son utilisation complexe.

Aussi, ce terme est régulièrement sujet à débat. Pour certains, la résilience des populations face aux chocs suite à une crise ou expérience traumatique pose en effet un enjeu sociétal majeur, qui ne doit pas conduire à une inégale répartition des responsabilités voire à une déresponsabilisation des acteurs privés et publics au détriment des populations. Pour d’autres, cette résilience est difficile à opérationnaliser et pose de nombreuses questions éthiques, idéologiques, politiques, au sens fort du terme, concernant notamment la définition et le coût social de l’adaptation transformationnelle induite par les politiques visant à construire la résilience des individus.

La huitième édition de « l’Instant recherche » de la Fondation Croix-Rouge réunira des chercheurs en psychologie, géographie, développement international et socio-économie pour partager des enseignements tirés des travaux en sciences sociales sur la notion de résilience des populations face aux chocs suite à une crise ou expérience traumatique (catastrophe naturelle, crise sanitaire, parcours migratoire), et la résilience des praticiens de l’action sociale ou de la solidarité internationale qui leur viennent en aide (nécessité de s’adapter, voire de se réinventer dans un contexte de crises écosystémiques aussi imprévisibles qu’irréversibles).

• Qu’est-ce que la résilience ? Existe-t-il différents types de résilience ?
• Comment connaitre le niveau de résilience d’une personne, d’une organisation ou d’une société ? Peut-on mesurer la résilience ?
• Peut-on agir sur la résilience ? Que sait-on des conditions du succès d’actions destinées à se préparer aux chocs, voire à les éviter et s’y adapter sur le long terme ? Quel rôle possible pour les praticiens de l’action sociale ou de la solidarité internationale dans cette action ?

17h00 : Introduction de Virginie Troit, directrice générale de la Fondation Croix-Rouge française

17h10 : Table ronde « De l’urgence humanitaire à la résilience »

18h10 : Questions-réponses avec le public

18h30 : Fin

Ayoko Akouavi DOGBE FOLI

Lauréate 2022 des bourses de recherche de la Fondation

Justine Ayoko A. Dogbe Foli est docteure en psychologie du développement. Elle est enseignante et directrice adjointe des études de Licence de psychologie à l’Institut Catholique de Toulouse. Ses intérêts de recherche portent généralement sur l’adolescence et les différents milieux de vie, notamment la construction identitaire appréhendée à travers les représentations de soi, l’estime de soi. Elle est chercheure, soutenue par la Fondation Croix-Rouge Française, pour son projet de recherche sur les mineurs non accompagnés afin d’étudier les facteurs défavorables et ceux favorables à la manière dont ces jeunes se construisent en tant que personne. L’intérêt accordé aux facteurs favorables permettant aux jeunes de s’adapter, malgré le contexte d’adversités et de vulnérabilités, s’inscrit dans une vision constructive du développement humain et qui fait écho à la notion de résilience.

Ses derniers travaux :

• Dogbe Foli, A. A., Da Silva Correia, J., Beaumatin, A. et Safont-Mottay, C. (2022). Mobilités et socialisation des jeunes africains. Atelier scientifique organisé dans le cadre des 7èmes Rencontres des études africaines en France, Circulations dans les Afriques, Afrique en circulation, Université Toulouse- Jean Jaurès, Toulouse (France), 28 juin – 1er juillet 2022.
• Dogbe Foli, A. A., Safont-Mottay, C. et De Léonardis, M. (2022). Rapport aux pratiques éducatives parentales et estime de soi chez des adolescents français. 14ème édition colloque RIPSYDEVE, Montpellier (France), 2 – 3 juin 2022.
• Dogbe Foli Ayoko. A. (2021). Rapport aux pratiques éducatives parentales et représentations de soi chez des adolescents togolais et français. Thèse de Doctorat de psychologie du développement. Université Toulouse – Jean Jaurès.
• Kounou, K. B., Guédénon, K. M., Dogbe Foli, A. A. & Gnassounou-Akpa, E. (2020). Mental health of medical professionals during the covid-19 pandemic in Togo. Psychiatry and clinical neurosciences, 74(10), 599-560. https://doi.org/10.1111/pcn.13108

Cheikh FAYE

Lauréate 2022 des bourses de recherche de la Fondation

Docteur en Géographie de l’Université Anta Diop de Dakar, Cheikh Faye est aujourd’hui enseignant-chercheur au Département de Géographie de l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Spécialisé en Hydrologie, il s’intéresse principalement à la dynamique de l’écoulement des cours d’eau ouest-africains (Sénégal, Gambie, Casamance, Kayanga…) face à la variabilité et aux changements climatiques.

Ses dernières publications :

• Caractéristiques de la sécheresse au Sénégal, Editions Universitaires Européennes, 2017
• Changement climatique dans le bassin du fleuve Sénégal, Edilivre, 2019
• Quelles méthodes statistiques utilisées dans la démarche du géographe, TheBookEdition.com 2019
• Les territoires de l’eau au Sénégal, Les Éditions Chapitre.com 2019
• Caractéristiques de la COVID-19 au Sénégal, Les Éditions du Net, 2021
• Ressources en eau et Développement Durable, L’Harmattan Paris.

Stéphanie Maltais

Lauréate 2022 des bourses de recherche de la Fondation

Stéphanie Maltais est titulaire d’un doctorat en développement international. Elle a réalisé un postdoctorat spécialisé en santé mondiale à l’École de développement international et mondialisation de l’Université d’Ottawa. Son expertise se retrouve à l’intersection entre la gestion des crises, la santé mondiale et le développement international. Sa thèse doctorale portait sur la gestion des crises sanitaires dans les États fragiles avec une étude de cas sur l’épidémie d’Ebola en Guinée. En tant qu’associée de recherche dans plusieurs universités, ses recherches portent notamment sur la gestion des épidémies et spécialement l’approche « Une seule santé », la localisation de l’aide internationale et la résilience. En 2021, elle a reçu le prestigieux Prix pour jeunes chercheurs de l’Agence universitaire de la Francophonie.

Ses dernières publications :

• Maltais S, Brière S, Yaya S (2022). Gestion de la crise d’Ebola en Guinée : comment la résilience développée peut aider la gestion de la COVID-19, Santé publique, Vol.34 (4), 557-567. DOI: 10.3917/spub.224.055
• Maltais S, Brière S, Yaya S (2022).Résilience face aux crises sanitaires: un modèle d’analyse pour mieux cerner la complexité de gestion dans les États fragiles, Lien Social et Politiques, Vol.88, 132-151. DOI : https://doi.org/10.7202/1090984ar
• Maltais S (2022). Étude descriptive de l’agilité et de la résilience de l’humanitaire canadien au temps de la COVID-19, Revue canadienne des études du développement, Avril https://doi.org/10.1080/02255189.2022.2054783
• Maltais S (2020). Apprendre à la dure : comment l’expérience de la maladie à virus Ebola peut aider la Guinée à faire face à la COVID-19, Alternatives Humanitaires, No 14, juillet, France.
• Maltais S (2019). La gestion résiliente des crises sanitaires dans les États fragiles : étude de la crise d’Ebola en Guinée (thèse de doctorat publiée). Université d’Ottawa, Ontario, Canada. URL : http://dx.doi.org/10.20381/ruor-24094

Benoît Lallau

Benoît Lallau est socio-économiste, maître de conférences à Sciences Po Lille, et chercheur au Clersé (UMR CNRS de l’Université de Lille). Il a interrogé, et questionne toujours aujourd’hui, l’intérêt et les limites de la notion de résilience pour l’analyse des situations de pauvreté et de crise humanitaire, sur différents terrains ruraux africains. En particulier, il a monté, durant les années 2010, un observatoire des crises et des résiliences en République Centrafricaine. Il a consacré de nombreuses publications à la notion de résilience.

Ses dernières publications :

• Lallau, Benoît. « Développement : repolitiser la notion de résilience », Revue Projet, vol. 371, no. 4, 2019, pp. 74-78.
• Lallau, Benoît, Perrine Laissus-Benoist, et Emmanuel Mbetid-Bessane. « Introduction : la résilience peut-elle passer de la théorie aux pratiques ? », Revue internationale des études du développement, vol. 235, no. 3, 2018, pp. 9-25.
• Lallau Benoît, et Lise Archambaud. Observer les crises et les résiliences en République Centrafricaine. Manuel à destination des évaluateurs humanitaires, Version 1, Projet CPDA-RCA, Université de Lille, Avril 2018.
• Lallau, Benoît. A la recherche du paysan résilient. Eléments de réflexion sur une notion  à la mode, Les Cahiers d’Outre-Mer, n°273-2016, pp. 139-170.

• Virginie  Troit, directrice générale de la Fondation
• Vincent Leger, chargé de recherche de la Fondation

• Consulter la fiche recherche de Ayoko Akouavi Dogbe Foli
• Consulter la fiche recherche de Cheikh Faye
• Consulter la fiche recherche de Stéphanie Maltais

Informations pratiques

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