Research project

Security - terrorism - refugees

La contribution propose d’articuler l’évolution de la réponse humanitaire avec la dynamique du conflit lié à Boko Haram au Niger. Malgré la multitude de travaux consacrés à l’insurrection, la majorité d’entre eux se focalise sur le Nigeria et encore – très peu traitent la question à partir de la perspective régionale du bassin du Lac Tchad. Une relative mise à distance de la région de Diffa dans l’espace médiatique et académique s’explique par les origines du mouvement au Nigeria, mais aussi par les pertes humaines spectaculaires provoquées par les affrontements entre les forces de sécurité et les insurgés au Nigeria où une grande partie du territoire reste encore une zone sous contrôle des insurgés. Pourtant, la compréhension de la partie « Diffa » du conflit régional du Lac Tchad est importante pour saisir les logiques d’insurrection. Les déplacés et les réfugiés vivent au quotidien avec les personnes qui sont liées au mouvement. Si ce phénomène est caractéristique pour trois autres pays de la région impliqués dans la guerre, le Niger présente un intérêt spécifique du fait de l’historique de diffusion de l’insurrection sur son territoire et du rôle de sanctuaire que la région de Diffa jouait pendant quelques années avant la proclamation de la guerre au Boko Haram.

L’article suggère d’ouvrir quelques pistes de réflexion sur la manière dont les dispositifs des acteurs humanitaires et des autorités publiques s’agencent dans un contexte insurrectionnel. Comment la population de la région de Diffa est-elle pensée et gouvernée par les différents acteurs humanitaires et les autorités qui y interviennent ? Le papier invite aussi à réfléchir sur la manière dont la réponse apportée par les autorités et les humanitaires contribuerait ou non à la capacité des insurgés de créer un lien et de se connecter aux dynamiques sociales locales dans la région.